Blumenthal,
février 2020
Chers amis Yanomami
Une mauvaise surprise au départ
Il y a deux ans j’ai rendu visite aux Yanomamis qui résident au bord du fleuve Rio Maraui dans le village Ixima. C’est là où se trouve notre dispensaire. Au grand rassemblement du village Apuì, j’ai apporté huit talkie-walkies que j’avais acheté en Allemagne. Lors de mon arrivée à l’aéroport de Rio de Janeiro, je disposais de lettres de recommandation de l’ambassade du Brésil de Berlin, et de l’organisation Yanomami Kurikama, certifiants que l’importation de ces radios se faisait dans un cadre humanitaire. Il était mentionné l’utilité des radios pour les villages et les infirmeries, qui sont en besoin d’assistance. Malgré tout, j’ai été contrainte à payer des taxes très élevées à la douane de Rio de Janeiro. Autrement on m’aurait confisquées les radios. Les douaniers voulaient même me faire payer des amendes supplémentaires. Ils sont allés jusqu’à me menacer d’arrestation.
Ces dernières années, j’ai pu procurer plus de 30 talkies-walkies aux Yanomamis. Par conséquent, tous les villages au bord des fleuves Rio Marauia et Rio Preto sont équipés de radios. Ainsi, les Yanomami peuvent maintenant mieux s’organiser face aux dangers – que représentent les chercheurs d’or notamment – en faisant appel à de l’aide extérieure.
En plus des huit radios mentionnées, des panneaux solaires, des batteries et antennes ont été installés dans les villages Aguas Vivas, Laginha, Pohoroa, Pukima Bera, Xamakarono, Kona, Manakapewei et Raiter.
Afin de pouvoir informer les Brésiliens sur les conditions de vie des Yanomamis, j’ai tenu une conférence à Rio de Janeiro à l’école de favela de Santa Theresa et à l’université privée Grandrio à Barra da Tijuca. Le contraste entre richesse et pauvreté de ces deux endroits est extrême. Les étudiants/élèves brésiliens se montraient très intéressés à la vie exceptionnelle des Yanomamis dans la forêt amazonienne.
L’année 2019 a été très riche en aventure pour moi. Nous avons pu rénover notre premier dispensaire avec succès. Afin d’y parvenir nous avons transporté les matériaux de construction à travers quatre courants très dangereux du fleuve Rio Marauìa. Cela nous a coûté beaucoup d’effort. Un ancien élève de l’école régionale de Wörth, qui fait actuellement des études d’électro-technique à Sao Paolo, est venu spontanément pour nous aider. Il a contribué à installer un appareil électrique dans une infirmerie, et nous a assisté à réaliser d’autres travaux. J’ai emmené avec moi Edmar et Junior depuis Santa Isabel, afin qu’ils puissent effectuer les plâtres et les boiseries.
Les Yanomamis de Ixima qui nous attendaient, avaient déjà sorti des grandes pierres du fleuve, avant que nous eussions atteint leur village. Ces pierres auront servi à sécuriser l’arrière de la fondation du dispensaire. Plus de vingt Yanomamis, de tout âge, aidaient à porter les matériaux. Les travaux de peintures notamment ont été réalisés par nos jeunes bras-droits Yanomamis; Edgar, Robson, Silvio et Arnaldo.
Les Yanomamis sur la voie de l’autodétermination
Cette fois-ci j’ai apporté 100 moustiquaires aux mères et enfants Yanomami. En échange j’ai reçu des corbeilles faites à la main, que j’ai pu vendre dans un magasin à Manaus. Ainsi cet argent sera utilisé pour emmener 100 moustiquaires de plus destinées aux hommes lors de mon prochain passage. Les moustiquaires sont essentielles, afin de se protéger des moustiques qui transmettent le paludisme. Aux endroits où les Yanomamis ont mis une moustiquaire au-dessus de leurs hamacs, il y a beaucoup moins de cas de paludisme.
Bernadette, l’actuelle infirmière de Ixima, me montrait allègrement le Sérum de serpent qui dorénavant, ne doit plus être conservé au frais.
Le bateau en aluminium bien-aimé des Yanomamis „Marliese“, devait impérativement être réparé. Il s’agit du bateau que nous avons pu procurer grâce à l’action de l’école régionale (collège/lycée) de Wörth en Allemagne. Les Yanomamis considéraient que le bateau était „fortement enrhumé“. Nous avons donc tiré le bateau – doté d’un « pansement » provisoire – le long du fleuve jusqu’à Santa Isabel où nous avons rencontré un Suisse qui a pu guérir Marliese.
Les incendies de la forêt amazonienne
Les incendies, qui ont eu lieux au nord-est de la forêt tropicale, ont incontestablement étés provoqués volontairement. Les auteurs des incendies ravagent les zones boisées, afin de les exploiter à leurs fins. Cette appropriation des terres leur permet de revendre du bois, exploiter les minerais et à utiliser l’espace gagnée pour l’élevage de bétail et l’agriculture. Ce processus est répandu dans les zones rurales ; les exploitants brûlent la forêt, cela fait, ils peuvent prétendre un droit de possession d’un terrain vide.
La forêt tropicale amazonienne, est celle la plus étendue au monde. Elle joue un rôle primordial dans la lutte contre le réchauffement climatique, sachant qu’elle absorbe et stocke du dioxyde de carbone. Non seulement cette fonction n’est plus assurée lors de sa déforestation, mais le dioxyde de carbone stocké dans la forêt, est libéré dans l’atmosphère au cours d’un incendie. Tant que le gouvernement brésilien – sous la direction du nouveau président Bolsonaro – reste passif face à la violence et l’injustice entraînée par la déforestation illégale de la forêt tropicale, alors la destruction massive de la plus grande forêt tropicale du monde va être poursuivie continuellement.
En Allemagne j’avais mené un entretient détaillés à la station de radio „Lotte“ à Weimar.
Urgence climatique à Kiel
La préservation de notre environnement ne se limite pas à la protection du milieu de vie des Yanomamis et de la forêt amazonienne. Ici en Allemagne, nous avons un rôle jouer pour lutter contre le réchauffement climatique. Les activistes d’une initiative citoyenne à Kiel, ont atteint leur premier but au mois de mai 2019 ; Kiel a été la première capitale d’une région en Allemagne à déclarer un état d’urgence climatique. Il s’agit de reconnaître le statut actuel des recherches et études scientifiques au sujet du climat, et que des changements rapides et radicaux sont nécessaires afin de préserver des conditions de vie fondamentales sur notre planète.
Le mouvement Fridays for future, revendique entre autres choses la sortie du charbon jusqu’en 2030 et transition totale vers les énergies renouvelables jusqu’en 2035.
Le 6 septembre 2019 j’ai fêté mon soixantième anniversaire et les 30 ans d’engagements envers les Yanomamis avec de nombreux amis et des personnes qui ont soutenu mon travail durant de longues années. Mon ancien compagnon de combat Rüdiger Nehberg est aussi venu d’Hambourg. Nous avons célébré une merveilleuse fête très colorée.
Au mois de novembre Thorsten Görgens m’a invité avec sa fondation Go-Aid au Gabon et en Namibie. Au Gabon j’ai pu assister à une initiation extraordinaire des Bwiti. Dans la ville de Lambarené j’ai été très enchantée de visiter l’ancien dispensaire d’Albert Schweizer, car j’ai beaucoup pensé à ce personnage lors de la construction de notre infirmerie dans la forêt amazonienne. Aujourd’hui son dispensaire à Lambarené a été transformé en musée. On peut visiter les lieux en état d’origine, avec tous les objets et outils de travail de l’époque qui y ont étés laissés. Albert Schweizer présentait la valeur humanitaire inconditionnelle comme étant sa principale motivation ; „l’humilité face à la vie“.
À Windhoek, capitale de la Namibie, Ndamona Ya Otto de la fondation Go-Aid avait organisé plusieurs présentations pour moi. Le public très intéressé était constitué de professeurs d’écoles et d’universités, d’activistes pour les droits de l’Homme, d’élèves, d’étudiants et de politiciens. Après ces présentations j’ai dû répondre à beaucoup de leurs questions.
À Omandumba, 250 kilomètres au nord de Windhoek, j’ai eu l’unique occasion de rencontrer un petit groupe des San (des Bushmens). Les San me rappelaient directement les Yanomamis. Ils avaient le même esprit paisible et rayonnant et une façon d’être très ouverte, simple et aimable. Moses me montrait comment faire du feu sans briquet ou allumettes, comment travailler des fibres végétales pour réaliser la corde d’un arc, comment fabriquer un carquois pour les flèches et on m’a appris à tirer à l’arc, et atteindre sa cible!
Je leur ai parlé des Yanomamis de la forêt amazonienne. Ils brûlaient d’en savoir davantage de leur mode vie. Je leur ai montré des photos sur mon ordinateur portable qu’ils regardaient très attentivement. Mon exposé s’est étendu sur deux heures à l’ombre d’un arbre. Lors de nos a dieux ils m’ont demandé de revenir et de leur rendre visite à nouveaux, avec un Yanomami.
Début décembre Anna Ballester et moi, avons entrepris un voyage avec le Flixbus à Stockholm. Notre vieil ami Davi Kopenawa y recevait conjointement avec l’activiste environnementale – Greta Thunberg – la défenseure des droits de l’Homme du Sahara occidentale – Aminatu Haidar – et la militante chinoise des droits de la femme – Guo Jianmei – le prix Nobel alternatif de la paix. Ce prix international est non seulement une grande reconnaissance pour Davi Kopenawa, mais aussi une confirmation de notre travail autour des Yanomami.
Je remercie de tout mon cœur ceux qui soutiennent de notre Travail pour les Yanomami !
Des donneurs privés :
Dr. Mauro Monteiro Correia, Beate Ziethen, Claudia und Klaus Teuber, Dr. Lothar Viehöfer, Henning Köhlert, Walter und Ursula Abel, Ines Rechenberger, Ulrike Fiedler, Hans Strixner, Clemens Bittlinger und seine Geburtstagsfreunde, Jürgen und Brunhild Nitschmann, Dr. Florian Steiner, Christiane Pieper, Ulrich Wandt, Wolfgang Zierke, Hans Martin Schuler, Prof.Dr. Gerhard Schuler, Antje und Carl Lehmann, Dr. Uwe Schröder, Roland Pius Stumpf, Olga Charfreitag, Monika Gernert, Familie Weber, Andrea Stoltenberg, Gesine Skupin, Stefan Kiehl, Nina Ott, SPD-Ortsverein Hohenfelde, Beate Glende, Michael Müller, Susanne und Roger Windrich, Heinrich von der Decken, Gert Haverkamp, Hans-Heinrich Kahrs, Elisabeth Albert, Uli Zöller, Constanze Grohmann, Kathrin Beutin, Monika Kienass, Eva Diana Piest, Fin Walden, Kerstin Bensch, Rüdiger Nehberg, Roman Weber, Désirée Woinowski, Angelika Heinsen, Jasmin Seddigh-Raig, Steffi Breitbach, Marion Strauss-Barthel, Andrea Fischer-Bickert, Dietmar Volkers, Alide und Jürgen Landwehr, Friedhilde und Rolf Brandt, Dr. Anne-Katrin Roever-Plagmann, SI-Soroptimist Club Mosbach, Hans Bornefeld, Norbert Sill und Ulrike Blunk, Ester Wolnitza, Roland und Sabine Volkers, Karl Wenning TAC-Verlag, Henning Rohweder vom Hochseilgarten Altenhof, Ulrike Steffen Wortwechsel Verlag, Mattis Gern, Eine Welt Kreis „Sankt Martin“ de Mehring en bavière, Hanjo Haverkamp.
Soutiens des Organisations :
Concerts de bienfaisance avec Clemens Bittlinger et la chorale « yanomami » de Rhynern, Beate Langenhorst et Roland Zeh de Nuremberg avec l’organisation « Lebensraum Regenwald », la Famille Kolping de Hamm Rhynern avec une quête de la messe.
Dons et campagnes d’élèves :
Marche de la solidarité de l’école Maria Wald à Alttötting, Foire de Noël du Collège St. Michael à Metten, Vente de cartes de Noël de Sophie Weber à Eberbach, Vente de gâteaux de l’établissement d’enseignement secondaire de Werther, Vente de gâteaux de la classe de sixième du collège Fridjof-Nansen à Munich, dons des élèves des collèges ; Waldkraiburg, Graf Stauffenberg à Osnabruck, Kellinghusen, Johann-Heinrich-Voß-Schule à Eutin, « Am Bürgergarten » à Eilenburg, Hohenstaufen à Eberbach et « Staatlichen Realschule » à Viechtach.
Je remercie particulièrement les vieux et fidèles amis et membres de l’association Yanomami-Hilfe e.V.. Grâce à vous j’ai pu planifier et réaliser mon voyage et mes projet en toute sécurité.
Mon Prochain voyage en 2020 :
D’ici quelque jour je vais repartir en voyage en Amazonie, pour me faire une idée de la situation politique actuelle du Brésil. Tout d’abord je vais rencontrer Greenpeace à Manaus afin de pouvoir discuter avec eux, et la CIMI (Conselho Indigenista Missionário), l’une des organisation la plus importante dans la protection des indigènes de la forêt amazonienne. Ensuite j’irai à Boa Vista pour voir et documenter la nouvelle Invasion des chercheurs d’or sur place. Il y a exactement 30 ans j’ai commencé mon travail avec les Yanomamis. À cette époque, des milliers de chercheurs d’Or s’introduisaient avec des avions de brousse et des hélicoptères dans la zone d’habitation des Yanomami. Ils menaçaient la vie des Yanomamis à cause leur impitoyable recherche de l’or.
Ces dernières années nous avions réussi à ce que la zone d’habitation des Yanomami soit officiellement reconnue en tant que tel ; les chercheurs d’or n’étaient plus autorisé à pénétrer dans la zone. Est-ce que cette lutte recommence maintenant à zéro? Il nous reste un réconfort. Les Yanomamis ont réussi à s’organiser depuis. Ils connaissent leurs droits et luttent ensemble et main dans la main avec d’autres groupes d’indigènes. Ils ont reconnu qu’ils ne seront fort, que s’ils se regroupent et luttent ensemble. Pour notre associations Yanomami-Hilfe e.V nous adhérons toujours principe suivant; « tant que nous protégeons les peuples indigènes, ils protégerons la nature pour nous » .
Sur ces mots, je vous remercie infiniment pour votre soutien !
Je vous souhaite beaucoup d’amour de santé et de contentement.
Yanomami-Hilfe e.V., Hökerberg 1, 24241 Blumenthal, Telefon 0 43 47 – 70 81 34
E-Mail: office[at]yanomami-hilfe.de, Internet: www.yanomami-hilfe.de
Sparkasse Mittelholstein, IBAN DE 08 2145 0000 0003 3882 28