Blumenthal, Januar 2021
Chers amis, et amis des Yanomamis
L’an passé était une année bien particulière pour nous tous. Avant le déclenchement de la Pandémie mondiale du Covid, j’ai pris mon vol pour le Brésil, en février 2020 pour visiter notre deuxième dispensaire dans le village Papiu, étant donné que nous devions impérativement y réaliser des travaux de rénovation.
Grâce à mon amie Edna, qui enseigne à l’université Claretiano dans la ville de Boa Vista, j’ai eu l’occasion unique de faire une présentation en Portugais devant des étudiants indigènes. Parmi les étudiants, il y avait deux Yanomamis. Tous étaient très intéressés et avaient beaucoup de questions à me poser.
Lors de ce dernier voyage, j’ai était très chanceuse. J’ai pu atteindre la région d’habitation des Yanomamis jusqu’au village de Papiu en à bord d’un avion de brousse. Ce sont des membres du service sanitaire pour les indigènes SESAI (Secretaria Especial de Saude Indigena) qui m’y ont emmené.
Auparavant, certains de mes amis brésiliens m’ont déconseillé de me rendre dans cette région, car des chercheurs d’ors illégaux s’y étaient introduits. Ils travaillaient juste à côté du dispensaire.
Un groupe de chercheur d’or armé m’a accueillit de façon très méfiante, lors de mon arrivée sur la piste d’atterrissage de Papiu. Quand je leur ait expliqué que j’étais là pour les travaux de rénovation d’un dispensaire que j’ai construite il y a 19 ans, ils devenaient plus aimables.
Mon arrivée à Papiu avait déjà été annoncée par talkie-walkie aux habitants du village. Ils étaient très heureux de ma visite. Dans les jours qui suivaient, je dormais dans mon hamac sous la moustiquaire dans notre dispensaire.
J’ai pris des photos des endroits où le bois de la maison était pourri, et devait être remplacé. Ensuite j’ai fait une liste avec tous les matériaux et outils nécessaires pour les travaux.
Le dispensaire entier doit être nettoyé, poncé, et repeint, de haut en bas et de l’intérieur comme de l’extérieur. La plomberie doit être refaite et des lignes de courant électrique doivent être posées. Afin de pouvoir utiliser l’eau du fleuve en tant qu’eau potable, nous nécessitons un système de filtrage avec une pompe à eau solaire.
Une nouvelle invasion de chercheurs d’or et le Covid menacent les Yanomamis
J’ai tout de même pu constater que notre dispensaire remplit toujours sa fonction. Les soins médicaux y sont toujours bien assistés. J’ai appris de l’infirmière brésilienne Joseane et Harrison, que des chercheurs d’or atteint du paludisme venaient se faire soigner dans notre dispensaire. Harrison m’expliqua que la loi les oblige à les aider.
Personnellement cette nouvelle me chagrine beaucoup, étant donné que la construction de ce dispensaire n’a jamais destiné pour venir au secours des chercheurs d’or.
Du 16 au 19 mars 2020, un grand rassemblement des Yanomamis et Yakuanas a eu lieu à Boa Vista. Il a été organisé par le ministère de la santé CONDISI. Le président du Brésil Bolsonaro a longtemps ridiculisé la Pandémie du Covid disant qu’il ne s’agissait que d’une petite grippe.
Protégés par des masques chirurgicaux, la majeure partie des Yanomamis et Yekuanas se sont plaint du manque d’approvisionnement médical dans leurs régions. Ils manquent en permanence de médicaments, d’aides soignants, de groupes électrogènes, de canoës en aluminium munis de hors-bord, afin de pouvoir transporter des Yanomamis gravement malades.
Depuis quelques années, il y a eu une nouvelle vague de chercheurs d’or dans la région. Par conséquent, le Covid a été introduit dans la zone d’habitation des Yanomamis depuis l’année dernière. Depuis, beaucoup de Yanomamis sont atteint du Covid mais nous n’en connaissons pas les chiffres exacts. Peu de test sont réalisés ou seulement des test rapides, ne donnant pas de résultats fiables. Davi Kopenava critique le fait qu’uniquement les tribus proches de la civilisation ont été testés. Pour ceux qui présentent un résultat positif, il n’y a pas la possibilité de se mettre en quarantaine dans leurs villages communautaires, pour ne pas infecter d’autres Yanomamis. Ce sont surtout les anciens des tribus qui sont menacés par la pandémie.
Lors de la réunion, une cérémonie a été réalisé par deux chamanes pour protéger les gens de la pandémie du Covid.
Fin mars j’ai pris le dernier avion de Rio de Janeiro passant par Lisbonne, pour Hambourg. Tout autre vol à destination de l’Europe a été annulé sans remplacement.
Lors de mon retour en Allemagne, toutes mes présentations prévues dans les écoles, ont été annulées pour cause du Covid. Le droit de mener une présentation a été repoussé à une date indéterminée.
C’était un choc brutal. Cela signifie qu’il n’y avait ni d’entrée d’argent pour financer les projets des Yanomamis, ni la possibilité d’organiser des actions pour les Yanomamis réalisés par des élèves.
Deux semaines après mon arrivée en Allemagne, j’ai soudainement eu de la fièvre, des frémissements de fièvre et des douleurs musculaires ; les symptômes typiques du paludisme ! Le traitement que j’ai suivi à l’hôpital tropical de Hambourg, n’a pas présenté de succès dans un premier temps. Deux mois plus tard le paludisme Vivax réapparut, et j’ai dû être traité à nouveau avec de la chloroquine et de la primaquine.
Cet été j’ai pu faire des petites présentations, notamment auprès du local « Giftbude » à Schleimünde (Photo), au centre culturel « Wagonhalle » à Marbourg, et à l’école Waldorf de Kiel. À Marbourg ma présentation à été diffusé en streaming, afin qu’il soit aussi visible en ligne. Même si 200 personnes ont cliqué sur le lien et ont suivi mon discours, pour moi ça ne remplace pas le contact direct et authentique avec l’audience.
Des vraies présentations sont prévues en France en septembre 2021 dans des écoles et des soirées. Anna Ballester les a organisées dans la ville où elle réside à Écommoy, près de Paris. J’espère fortement que tout cela aura bien lieu.
Avis de décès
Le 1er avril 2020 mon vieil ami et compagnon de combat Rüdiger Nehber est mort soudainement. Nous avions téléphoné trois jours auparavant. Je lui ai parlé de mes expériences dans la Région des Yanomamis et il m’écoutait de manière très intéressé.
De nombreuses expéditions et actions pour les Yanomamis nous lient. Nous avions traversé l’Atlantique sur un radeau de bambou fait maison, de l’Afrique au Brésil. Rüdiger avait toujours de bonnes idées pour attirer l’attention sur des violations des droits de l’Homme. Dernièrement il fonda l’association Target pour lutter contre les mutilations génitales féminines en Afrique.
Chers membres de l’association Yanomami-Hilfe,
Dans cette période sans présentations, vos cotisations sont une sécurité pour notre travail pour les Yanomamis !
L’an passé nous avions également reçu des dons d’entreprises, d’organisations, d’écoles, d’une fondation et de beaucoup d’amis, ce qui me réjouit énormément !
Grâce à un interview qui a été avec moi et Clemens Bittlinger sur sa chaîne Youtube, j’ai reçu des dons supplémentaires.
Pour ce soutien de notre travail pour les Yanomamis, je vous remercie tous de tout mon cœur !
Écoles, fondation, entreprises et organisations
- École Maria Ward d’Altöttingen
- Lycée d’orientatien de l’école de Meldorf et la fondation Oswald de Pfarrkirchen
- Bureau d’ingénieurerie Eneratio GBR de Hambourg
- La maison d’édition TAC Karl Wenning
- L’association VDB des ingénieurs de bétons allemands – Deutscher Betoningenieure e.V.
- L’association d’alliance avec les indiens d’Amérique du Sud – Bündnis mit Indianern Südamerikas e.V. de Eggenfelden
- L’association Semana Latina e.V. de Marbourg de Jean Kleeb
- L’association protectrice de la forêt amazonienne – Lebensraum-Regenwald e.V. de Roland Zeh
- Eine Welt Kreis Mehring mit den Frauen v. Senioren-Nachmittags-Team de Oberbayern
Donateurs, donatrices et soutiens privés
Dr. Elisabeth Albert, Wolfgang Baumüller und Regine Häus- ler, Debora Bendocchi Alves, Kerstin Bensch, Clemens Bittlinger, Petra und Jörg Bonin, Friedhilde und Rolf Brandt, Rudolf Brunner, Hartmut Bunjes, Olga Charfreitag, Jörg Franz-Josef Danne, Rainer Feistmann, Anke Felgentreff, Andrea Fischer-Bickert, Monika Maria Gernert, Jutta Hahn, Ulrich Hardekopf, Gerhard Haverkamp, Angelika Heinsen, Jan Henselder, Annette Julien, Nils und Katha Kaden, Monika Kienass, Henning Köhlert, Stefan und Ruth Kohlhepp, Christhard Kotte, Anneliese Lauscher, Volker und Elfi Lindner, Judith Luepke, Hermine Mittermeier, Mauro Monteiro, Andrea Moser, David Muchau, Karin Naase, Karl Pfaff, Markus Pfeifer, Christiane Pieper, Eva-Diana Piest, Ricarda Quick, Andreas Rentzel, Hendrik Rüsink, Gisela Schmieder, Frank Schuster, Jasmin Seddigh-Raig, Alessandro Rocco Silvestri und Fatima Christina Elisabeth, Tom Sitta, Gesine Skupin, Dr. Florian Steiner, Marc Stolz, Sigrid Thierolf- Jockel, Insa Thies, Sönke und Christine Tornieporth, Dr. Lothar Viehöfer, Dr. Hans-Joachim und Mechtild Wallny, Ulrich Wandt, Gundula, Sophie und Thilo Weber, Sabine Willmann, Ulrike Steffen Wortwechsel Verlag, Wolfgang Zierke, Beate Ziethen.
Le prochain projet
La réalisation du prochain projet de rénovation dépend de l’évolution de la pandémie mondiale du Covid et des confinements. A priori je voulais déjà repartir en début d’année. Pour l’instant la situation critique au Brésil ne permet pas une planification en sécurité. J’espère que nous allons gérer la pandémie au plus vite, jusquelà je dois rester patiente.
Entreétemps nous allons soutenir l’engagement politique de Davi Kopenawa avec son association Hutukara à Boa Vista, afin de faire sortir les chercheurs d’or par l’armée pour que les Yanomamis ne soient plus menacés par la destruction de leur habitat.
Malgré ces nombreux défis qui nous attendent, il ne nous reste qu’à rester optimiste.
Merci infiniment pour continuer à nous soutenir !
Restez en bonne Santé !
Yanomami-Hilfe e.V., Hökerberg 1, 24241 Blumenthal, Telefon 0 43 47 – 70 81 34
E-Mail: office[at]yanomami-hilfe.de, Internet: www.yanomami-hilfe.de
Sparkasse Mittelholstein, IBAN DE 08 2145 0000 0003 3882 28